vendredi 23 janvier 2015

"Le carnet rouge"



Le carnet rouge
Benjamin Lacombe & Agata Kawa, 
éd. Seuile Jeunesse, dès 8 ans.


Rhaaaa, trop beau! Déjà l'objet est magnifique. Grand format, dos toilé, illustrations en pleine ou double page. Benjamin Lacombe ne fait que raconter cette fois. Il nous narre l'enfance de William Morris, son séjour au Malborough Collège, l'année de ses quatorze ans, son travail scolaire médiocre mais son éveil à la beauté de la nature qui deviendra sa source principale d'inspiration et sera le déclencheur d'une créativité refuge qui remplira désormais toute sa vie.

William Morris est un personnage clef de l'art décoratif. 


Dans les années 1860, sa firme est connue pour la fabrication de vitraux ainsi que pour sa production de papiers peints et textiles. Il est l'un des artistes fondateurs de l'Arts and Crafts Exhibition Society (qui regroupe des architectes, artisans d'art, peintres et sculpteurs). Pour lui, la révolution industrielle en standardisant la fabrication des objets avait mis en avant la notion de profit, au détriment de l'esthétique et de la qualité du produit. 

Ce qu'il aime, c'est le préraphaélisme, les primitifs italiens et l'art du Moyen Âge, les courbes et les arabesques. Voici, par exemple, comment il imagine la reine Guenièvre. Ce qu'il déteste, c'est la laideur du goût bourgeois victorien. 
Pour Le carnet rouge, les illustrations son confiées à Agata Kawa qui s'approprie le style de Morris: ses dessins ont la même finesse de traits, le même raffinement et sont traversés des motifs floraux propres aux tapisseries et papiers peints du maître. La force d'Agata Kawa est d'avoir parfaitement intégré les valeurs profondes de Morris ainsi que son amour pour la nature sans jamais plagier.
Morris:


Kawa:

 

 Il y a chez elle une grande fraîcheur et une légèreté qui lui est propre, de même avec les personnages qui semblent teinté de la rosées du matin.


Un travail époustouflant, du grand art dans le domaine de l'illustration, un chef d'oeuvre, vraiment!