lundi 6 octobre 2014

"Annie du lac"


Annie du lac, Kitty Crowther, 
éd. L'école des loisirs, coll. Pastel, dés 6 ans.


Aaaah, Kitty Crowther! J'adore cet auteur, j'adore son dessin, sa façon unique d'utiliser la couleur noir, son imaginaire, son amour du sens caché des choses. Elle seule peut aborder avec autant de justesse et de poésie des sujets aussi difficiles que la mort (La petite mort, Moi et Rien), le processus d'individualisation (Dans moi), la peur (Scritch scratch dip clapote) la solitude et la renaissance à la vie (L'enfant racine). Dans Annie du lac, tous ces thèmes sont abordés: la perte d'un être cher, la solitude, la tristesse, la dépression, la peur de l'inconnu, la peur de souffrir encore, d'être déçu. Au début de l'histoire (comme dans d'autres albums de l'auteur), le personnage principal est fermé, aussi bien physiquement que psychiquement: Annie, elle est sombre et elle sombre, elle coule au propre comme au figuré.



Et puis, il y a "la rencontre". Il peut s'agir d'un oiseau comme dans Moi et Rien, même d'un petit moucheron apeuré dans Poka et Mine au musée, d'un enfant perdu issu du monde magique comme dans L'enfant racine. Ici, ce sont trois géants, les géants du lac.


A partir de ce moment, le personnage en souffrance, se sent utile, il a une mission, il peut aider l'autre, dépasser pour cela ses propres peurs, ouvrir son cœur et naître à la vie pour une seconde fois. Certains ouvrages de Kitty Crowther ne sont pas des ouvrages faciles mais pour moi, ils remplissent le vrai rôle du conte qui est d'initier l'enfant en lui permettant d'appréhender ses peurs et en lui montrant qu'il y a une voie de sortie. Celle-ci s'appelle le plus souvent l'Amour.