Ondine, Benjamin Lacombe,
éd. Albin Michel Jeunesse, dés 15 ans.
Premier album de Benjamin Lacombe pour lequel on doit les illustrations, bien sûr, mais aussi les textes. Une histoire romantique au sens premier du terme et sombre,...très sombre. Une histoire d'amour tragique entre une ondine et un humain, une histoire de trahison, de jalousie, de vengeance et de mort. Et qui finit mal! Ce garçon est un tourmenté, il n'y a pas à dire... Mais. Mais il nous offre un hommage avoué et époustouflant aux grands peintres préraphaélites : John William Waterhouse, John Everett Millais, Dante Gabriel Rosseti.
Peintres pour qui le thème de l'ondine, d'Ophélie et de la sirène étaient des thèmes de prédilection. Lacombe nous offre une interprétation moins bucolique, plus aquatique, étouffante, noire et obsédante. Les cheveux se font piège, les baisers cauchemars, l'amitié vénéneuse et la consolation prison.
Il faut la capacité au lecteur de se plonger dans cet univers mais aussi la maturité pour pouvoir prendre du recul et ne pas s'y perdre tout comme l'amour absolu va perdre les personnages. Les images s'insinuent en nous et peuvent, je pense, heurter les plus sensibles. C'est pourquoi j'en fait un album "ado".