L'Oizochat, Rémy Courgeon,
éd. Mango, dés 4 ans.
Aahh... Rémy Courgeon.. Que ferait-on sans des éveilleurs de conscience comme lui, de ceux qui racontent des histoires pour les petits mais parlent aussi au cœur des grands? Deux coup de cœur coup sur coup: après le Gros chagrin, voici L'Oizochat ou comment parler d'immigration, de déracinement, d'exploitation et de désespoir avec l'histoire d'une créature mi-oiseau, mi-chat. Un être hybride qui s'écrase, épuisé, dés la première page, dans la forêt de Cécédille et qui, pour le coup, ressemble à une misérable virgule. Ne parlant ni le chat, ni l'oiseau et n'étant ni tout à fait l'un ni tout à fait l'autre, l'oizochat est rejeté par tous et quand il dessine sur le sol la guerre dans son pays et sa fuite, tous font mine de ne pas le comprendre. On tolère qu'il reste, certes, mais en échange de tâches ingrates, on est ému par son chant nostalgique mais pas assez pour lui demander son nom et l'intégrer. Bon, je ne veux pas raconter la fin qui est belle et heureuse et teintée d'humour comme le reste de l'album parce que c'est ça aussi la force de Courgeon, parler de sujet grave avec humour, légèreté et beauté des images. Bon, les profs-là, un indispensable pour vos classes!