Le petit Guili, Mario Ramos,
éd. Pastel, dés 4 ans.
Voici donc la dernière oeuvre de Mario Ramos éditée à titre posthume. Mario était un révolté qui aimait faire réfléchir les petits à travers ses textes et la force de ses dessins. Il aimait particulièrement s'attaquer au pouvoir et aux injustices. C'est encore le cas dans Le petit Guili où le personnage du lion compense sa petite taille par une soif de pouvoir. Après de belles promesses et une fois élu, il se transforme en tyran qui édicte des lois absurdes et cruelles. La révolte vient de la jeunesse qui détrône le dictateur mais se rend compte que la couronne et le pouvoir qu'elle représente rend inique tout animal qui la porte. Autant s'en débarrasser en la jetant dans l'océan. Mais le constat reste cruel car au fond des eaux, un poisson récupère la couronne et compense, à son tour, la petitesse de sa taille par une soif de pouvoir et fait de belles promesses...
Mario Ramos se qualifiait lui-même d'"optimiste désespéré" mais cet album-testament semble être l'oeuvre d'un homme simplement désespéré qui ne croit plus ni en la sagesse humaine, ni en la politique. Il me semble que le meilleur hommage qu'on puisse lui faire est de diffuser le plus largement possible cet album, en l'étudiant par exemple en classe, et en amenant la nouvelle génération à se poser les bonnes questions.