lundi 22 septembre 2014

"Apocalypsis, Tome I"


Apocalypsis - Cavalier blanc: Alice
Eli Esseriam, éd. Nouvel Angle, dés 16 ans.



Les quatre cavaliers de l'Apocalypse, ça vous dit quelque chose? Et si vous étiez une adolescente de 17 ans un peu à part et que vous appreniez que vous êtes le cavalier blanc? Le seul qui ait une symbolique positive, le stratège, le conquérant, l'intelligence pure, le verbe de Dieu...



Apocalypsis, j'y suis entrée un peu méfiante, amusée par la phrase d'accroche de la couverture: "L'enfer est pavé de bonnes intentions. Tu viens de carreler toute une cuisine." Le fait est que dés les premières pages, j'ai été submergée, impossible de lâcher ce roman. Alice est un personnage à la répartie acerbe, au QI sur-développé, avec une culture générale encyclopédique et une absence d'émotions spectaculaire. Un prodige, une paria, un monstre qui pointe sans aucun remords nos faiblesses et nos médiocrités, qui décrypte avec froideur et condescendance le troupeau d'adolescents et de professeurs qui font son quotidien. On peut être agacée par la verve incisive de cette peste ou prendre un plaisir quasi jouissif à ses réparties assez cruelles que nous aurions rêver pouvoir sortir à ce sale macho de terminale à l'époque où nous avions de l’acné! Alice se découvre un don, le don du verbe: elle dit et on lui obéit. Mais ce don est à double tranchant, il faut le maîtriser, en prévoir toutes les conséquences et tels les héros aux capacités hors normes poursuivis et broyés par leur destin, c'est dans la douleur qu'Alice apprendra à utiliser le sien. Apocalysis est un roman fort, sensible et violent... et cruellement bien écrit. Attention toutefois aux âmes sensibles.